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mercredi 27 mars 2019

La France d’Ancien Régime - Première partie : l'apogée de la monarchie absolue - 3) Le règne sans partage du Roi-Soleil (1661-1715)

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Roi mécène, Louis XIV fait ouvrir plusieurs académies : l’Académie royale des sciences dès 1666, l’Académie royale de musique à partir de 1669 et l’Académie royale d’architecture en 1671, plus de 20 ans après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648.

Le roi fait reconstruire et agrandir le château de Versailles, qui était un pavillon de chasse sous le règne de Louis XIII. La cour y est fixée dès 1682, lorsque le palais devient la résidence royale. La raison de ce choix est liée aux expériences de la Fronde : pour Louis XIV, demeurer à Paris est inenvisageable. De plus, ce choix lui permet de surveiller les nobles.

Parmi les ministres, le surintendant des finances Nicolas Fouquet ne rend pas de comptes au roi, qui finit par s’en méfier. Louis XIV le fait arrêter le 5 septembre 1661. Reconnu pour crime de péculat et de lèse-majesté, tous deux punissables de la peine de mort, Nicolas Fouquet est cependant emprisonné à la forteresse de Pignerol, où il meurt en 1680. 


Le roi lui-même préside son Conseil, où les ministres doivent lui rendre des comptes régulièrement. Il nomme Jean-Baptiste Colbert contrôleur général des finances en 1665, qui devient également secrétaire d’Etat à la Maison du Roi et à la Marine à partir de 1669. François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois, devient secrétaire d’Etat à la Guerre à partir de 1662.


Les dragonnades persécutant les protestants à partir des années 1680 obligent la plupart de ces derniers à se convertir au catholicisme. Pensant que son royaume est devenu complètement catholique, Louis XIV révoque l’édit de Nantes par l’édit de Fontainebleau en 1685, retirant la liberté de culte aux Protestants. Par conséquent, des milliers de réformés (1% de la population française, surtout des savants), quittent le royaume pour partir à l’étranger, notamment en Suisse.

Deux majeures famines ont fait des ravages sous son règne : 
*La grande famine de 1693-1694, due à un hiver rigoureux et d’une récolte médiocre à cause d’un printemps et d’un été pluvieux, a provoqué la montée des prix des céréales et favorisé des épidémies. Selon l’historien François Lebrun[1], elle aurait causé environ 2 millions de morts, sur un total de 20 millions d’habitants. Mais sans compter la mortalité normale, le nombre de victimes est estimé à 1,3 millions selon Emmanuel Le Roy Ladurie.
*La grande famine de 1709 est due également à un hiver rigoureux. Celle-ci a causé environ 600 000 victimes et entraîné la crise financière de 1709.

Au début des années 1710, Louis XIV, très âgé, voit mourir presque toute sa famille, perdant ses fils, ses petits-fils et ses arrière-petits-fils excepté Louis duc d’Anjou. Ce dernier étant âgé de 2 ans en 1712, Louis XIV confie la régence à son neveu, Philippe d’Orléans.

Le Roi-Soleil s’éteint le 1er septembre 1715.



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[1] LEBRUN F., « Les crises démographiques en France aux XVIIe et XVIIIe siècles »in Annales. Economies, Sociétés, Civilisations, année 1980, volume 35, numéro 2 pp. 205-234. « Etant donné l’extension de la crise à presque tout le royaume, c’est sans doute 10 à 15% des Français qui disparaissent en deux ans, ce qui, compte tenu du déficit non récupéré des conceptions, correspond une chute brutale de la population de quelque 2 millions à 2 millions et demi d’habitants. », page 220.

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