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lundi 7 janvier 2019

La France d’Ancien Régime - Première partie : l'apogée de la monarchie absolue - 1) Les troubles nobiliaires sous Louis XIII

La monarchie absolue connaît son apogée en France, au même moment où elle est définitivement un échec en Angleterre . Elle doit cependant faire face à de nombreux troubles nobiliaires, qui s’achèvent sous le règne du roi-soleil Louis XIV (1643-1715). Le XVIII° siècle marque une période difficile pour la monarchie absolue, dont les principes sont remis en cause par les écrits des Lumières. 

A) L’apogée de la monarchie absolue

1) Les troubles nobiliaires sous Louis XIII

Louis XIII monte sur le trône à 9 ans, en 1610. Mineur, la régence est confiée à sa mère Marie de Médicis. Cette dernière, tout en maintenant les proches amis d’Henri IV au gouvernement, s’appuie également sur Concino Concini, lui-même marié avec Leonora Dori « Galigaï », une amie de la Reine Mère. Cette dernière parvient à calmer les tensions protestantes et catholiques, en confirmant l’édit de Nantes et en s’alliant avec l’Espagne : par le traité de Fontainebleau passé le 30 avril 1611, Elisabeth, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, est mariée au fils du roi d’Espagne Philippe III, et Louis XIII avec la fille du roi d’Espagne, Anne d’Autriche. Les Etats généraux, réunis en 1614, soutiennent cette politique de conciliation entre les catholiques et les protestants.

Le prince de Condé cherche cependant à entrer au gouvernement. Ses partisans prennent les armes en Champagne, dénonçant le pouvoir autoritaire et imputant les malheurs de la France à Concino Concini. Condé est finalement arrêté et emprisonné, mais ses partisans refusent d’obéir aux ordres royaux. 

Louis XIII, majeur, se débarrasse de Concini, car celui-ci dispose de trop de pouvoir.  Le 24 avril 1617, Concini est assassiné à coups de pistolet par le baron de Vitry, alors capitaine des gardes du corps. La femme du défunt, Léonora Galigaï, est accusée de sorcellerie et condamnée au bûcher le 8 juillet 1617. La Reine Mère est exilée au château de Blois. Mais elle s’enfuit en 1619, rassemblant des nobles mécontents. La « guerre de la mère et du fils » se termine le 16 août 1620, lors de la « drôlerie des Ponts-de-Cé » : après une courte bataille, le roi et la Reine Mère se réconcilient. 

Les Protestants, commandés par le duc de Rohan, se révoltent à la fin de 1620. Le roi parvient à écraser cette rébellion deux ans plus tard, contraignant le duc de Rohan à s’enfuir. Mais ils reprennent les armes deux fois, en 1625 et en 1627, le dernier conflit se terminant par le siège de la Rochelle, principale place forte des Protestants, d’août 1627 au 28 octobre 1628. Par la Paix d’Alès, Louis XIII retire les places de sûreté aux Protestants, leur ôtant tout pouvoir militaire, mais leurs droits religieux sont toujours garantis. 

A partir de 1624, Louis XIII réintègre le cardinal Richelieu  à son Conseil. Richelieu estime qu’il faut s’allier avec les princes protestants afin d’affaiblir les Habsbourg, alors que le Saint-Empire est en proie à la Guerre de Trente Ans, opposant catholiques et protestants. Marie de Médicis, à la tête du parti dévot , devient très rapidement l’ennemi de Richelieu et cherche à l’évincer. Au Palais du Luxembourg, lors de la « Journée des Dupes », les 10 et 11 novembre 1630, la Reine Mère demande à Louis XIII de disgracier Richelieu. Ce dernier, parvenant à entrer dans la chambre, tombe en larmes devant le roi qui, ne disant aucun mot, s’en va. Richelieu, persuadé de sa disgrâce, se rend aussitôt à Versailles afin de trouver le roi. Contre toute attente, Louis XIII lui accorde toute sa confiance. Les Dévots sont donc disgraciés et la Reine Mère est exilée en résidence surveillée dans le château de Compiègne. Elle s’enfuit en juillet 1631 et part pour le Saint-Empire. 

Gaston d’Orléans, frère du roi, l’héritier du trône  Louis XIII et Anne d’Autriche n’ayant pas encore d’enfant mâle  organise des complots afin de renverser Richelieu. En avril 1626, la conspiration du maréchal d’Ornano, proche du duc d’Orléans, est découverte en mai par Richelieu, disposant d’un réseau d’espions. L’apprenant, le roi fait arrêter d’Ornano, fait exécuter le comte de Chalais, et fait exiler plusieurs nobles, mais Gaston d’Orléans est pardonné. Mais ce dernier s’enfuit en 1631, s’installant à l’étranger et se mariant avec la fille du duc de Lorraine. Louis XIII fait aussitôt annuler ce mariage. Le gouverneur de Languedoc, Henri de Montmorency, se soulève contre Richelieu. Lors de la bataille de Castelnaudary, le 1er septembre 1632, il est capturé, puis exécuté à mort un mois plus tard. Louis XIII accorde à nouveau son pardon à son frère, mais ce dernier s’enfuit encore une fois en Lorraine. 

Richelieu fonde l’Académie française en 1634, une institution chargée de normaliser et de perfectionner la langue française. 

La reine Anne d’Autriche met au monde un enfant mâle le 5 septembre 1638 : Louis dit « Dieudonné ». Le 21 septembre 1640 naît un deuxième enfant : Philippe. La succession est dès lors assurée.

A nouveau, le frère du roi soutient une prise d’armes en 1640, organisée par le comte de Soissons, petit-cousin de Louis XIII. Le soulèvement est cependant maté à la bataille de La Marfée, le 6 juillet 1641 : en effet, le comte de Soissons, ayant l’habitude de relever la visière de son casque avec son pistolet, se tire accidentellement une balle dans la tête.
En 1642, Henri de Cinq-Mars et François-Auguste de Thou complotent avec les Espagnols afin de renvoyer ou assassiner Richelieu. Ce dernier, l’apprenant grâce à ses espions, en informe au roi, qui fait arrêter les deux nobles et les faire exécuter à Lyon, le 12 septembre 1642. 

Richelieu meurt malade le 4 décembre 1642. Louis XIII le suit peu après, le 14 mai 1643. Avant sa mort, il prépare la régence : Anne d’Autriche devient régente et Gaston d’Orléans est nommé chef du Conseil du Roi. 



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