La France était dénommée Gallia (« la Gaule ») par les Romains[1]. Ce
nom est sans doute dérivé du grec « galate », désignant les Celtes,
et persiste jusqu’à l’époque carolingienne, dès lors remplacé par Francia[2].
Cette région désignait donc un territoire occupé par
des peuples celtes, limité à l’est par le Rhin et les Alpes, au sud par les
Pyrénées.
A) Des Celtes au
siège d’Alésia
1) Au temps des
Gaulois
Au premier
millénaire avant notre ère, les Celtes, peuples provenant de l’Asie Centrale,
arrivaient en Europe de l’Ouest, s’installant sur les îles britanniques, en
Pannonie (la Hongrie actuelle) et dans la région dénommée « Gaule »
dans la littérature romaine. Les
« gaulois » désignaient alors l’ensemble des cités fédérés dans cette
région. Différents peuples gaulois se trouvaient en effet dans le territoire.
Par exemple, les Parisii habitaient
aux alentours de Lutèce (Paris actuel), les Eduens en Bourgogne actuelle, les
Arvernes en Auvergne, les Helvètes en Suisse, les Vénètes en Armorique (Bretagne
actuelle), etc[3].
Le pays était
principalement agricole. Une majeure partie de la population était composée de
paysans, ce qui explique son agriculture excédentaire: ils vendaient en effet les surplus à leurs voisins.
Les Gaulois vénéraient plusieurs divinités. Nous pouvons par exemple citer le dieu Lug, d’où le toponyme Lugdunum (littéralement « citadelle de Lug », Lyon actuelle), ville fondée en -43. Assimilé au dieu romain Mercure par Jules César dans la Guerre des Gaules, il était « l’inventeur de tous les arts, il est pour [les Gaulois] le dieu qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur, il est celui qui est le plus capable de faire gagner de l’argent et de protéger le commerce[4]. » Cernunnos était le dieu dont les fonctions demeurent à ce jour méconnues. Représenté avec des bois de cerf sur le Pilier des Nautes, il incarnerait la fécondité et la puissance masculine. Taranis, assimilé au Jupiter romain, était le dieu de la foudre. Epona était quant à elle la déesse de la fertilité.
La caste
sacerdotale était composée de druides, divisés en plusieurs groupes :
- une catégorie
s’occupant de la théologie
- les bardes
- les vates.
Occupant
plusieurs fonctions, les premiers jouaient un rôle très important : non seulement ministres du culte et théologiens, ils possédaient des
pouvoirs judiciaires et conseillaient le roi. Ils organisent donc les
sacrifices et autres cérémonies religieuses. Les bardes étaient chargés de
perpétuer la tradition orale par les poèmes et les chants. Les vates étaient
des devins et des médecins.
2) Les conquêtes
romaines
Le sud de la
Gaule (la Gaule transalpine) est occupé par les Romains depuis -121. En -118
dans cette province annexée, ils nomment leur première colonie Narbo Martius, qui devient ensuite Narbonne.
Vers-110, la Gaule est
envahie par les Teutons, les Cimbres et les Ambrons, des peuples germaniques,
qui remportent des victoires contre les Romains tels la Bataille
d’Orange en Gaule Narbonnaise (-105). Le consul et général romain Caius Marius
parvient cependant à vaincre les Teutons en -102 lors de la bataille
d’Aix-en-Provence et les Cimbres en -101 à la bataille de Verceil.
A partir de -75,
les Suèves sous l’impulsion de leur chef Arioviste atteignent l’est de la
Gaule. En -58, les Helvètes alliés des Suèves sont battus par Jules César à
Bibracte. Une année plus tard, le général romain défait les Vénètes dans le
Golfe du Morbihan. Il écrase ensuite la révolte belge au nord-est de la Gaule. C’est
au tour des Gaulois de se révolter. En mai -52, sous le commandement de leur
chef Vercingétorix, ils remportent la victoire à Gergovie. César met le siège
sur Alésia en juillet de la même année. Après quarante jours, contraint à se
rendre, Vercingétorix dépose ses armes devant César. Le roi gaulois est envoyé
à Rome comme trophée, symbolisant la victoire de César sur la Gaule. Emprisonné
pendant six ans, il est exécuté à l’issue du triomphe de César en septembre
-46.
[1]Jules César, La Guerre des Gaules, livre I, 58 av. J.-C., page 1.
[2]Carlrichard Brühl, Naissance de deux peuples, Français et Allemands (IXe-XIe siècles). Edition Fayard, 1996, page 68.
[3]Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT, « GAULE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 novembre 2015. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/gaule/
[4]Jules César, op. cit., livre VI, 53 av. J.-C., page 17.
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