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mercredi 10 janvier 2018

Antiquité - Première partie : la Gaule celtique

La France était dénommée Gallia (« la Gaule ») par les Romains[1]. Ce nom est sans doute dérivé du grec « galate », désignant les Celtes, et persiste jusqu’à l’époque carolingienne, dès lors remplacé par Francia[2].
Cette région désignait donc un territoire occupé par des peuples celtes, limité à l’est par le Rhin et les Alpes, au sud par les Pyrénées.

A) Des Celtes au siège d’Alésia

1) Au temps des Gaulois

Au premier millénaire avant notre ère, les Celtes, peuples provenant de l’Asie Centrale, arrivaient en Europe de l’Ouest, s’installant sur les îles britanniques, en Pannonie (la Hongrie actuelle) et dans la région dénommée « Gaule » dans la littérature romaine. Les « gaulois » désignaient alors l’ensemble des cités fédérés dans cette région. Différents peuples gaulois se trouvaient en effet dans le territoire. Par exemple, les Parisii habitaient aux alentours de Lutèce (Paris actuel), les Eduens en Bourgogne actuelle, les Arvernes en Auvergne, les Helvètes en Suisse, les Vénètes en Armorique (Bretagne actuelle), etc[3].

Le pays était principalement agricole. Une majeure partie de la population était composée de paysans, ce qui explique son agriculture excédentaire: ils vendaient en effet les surplus à leurs voisins.

Les Gaulois vénéraient plusieurs divinités. Nous pouvons par exemple citer le dieu Lug, d’où le toponyme Lugdunum (littéralement « citadelle de Lug », Lyon actuelle), ville fondée en -43. Assimilé au dieu romain Mercure par Jules César dans la Guerre des Gaules, il était « l’inventeur de tous les arts, il est pour [les Gaulois] le dieu qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur, il est celui qui est le plus capable de faire gagner de l’argent et de protéger le commerce[4]. » Cernunnos était le dieu dont les fonctions demeurent à ce jour méconnues. Représenté avec des bois de cerf sur le Pilier des Nautes, il incarnerait la fécondité et la puissance masculine. Taranis, assimilé au Jupiter romain, était le dieu de la foudre. Epona était quant à elle la déesse de la fertilité.

La caste sacerdotale était composée de druides, divisés en plusieurs groupes :
- une catégorie s’occupant de la théologie
- les bardes
- les vates.
Occupant plusieurs fonctions, les premiers jouaient un rôle très important : non seulement ministres du culte et théologiens, ils possédaient des pouvoirs judiciaires et conseillaient le roi. Ils organisent donc les sacrifices et autres cérémonies religieuses. Les bardes étaient chargés de perpétuer la tradition orale par les poèmes et les chants. Les vates étaient des devins et des médecins.

2) Les conquêtes romaines

Le sud de la Gaule (la Gaule transalpine) est occupé par les Romains depuis -121. En -118 dans cette province annexée, ils nomment leur première colonie Narbo Martius, qui devient ensuite Narbonne.

Vers-110, la Gaule est envahie par les Teutons, les Cimbres et les Ambrons, des peuples germaniques, qui remportent des victoires contre les Romains tels la Bataille d’Orange en Gaule Narbonnaise (-105). Le consul et général romain Caius Marius parvient cependant à vaincre les Teutons en -102 lors de la bataille d’Aix-en-Provence et les Cimbres en -101 à la bataille de Verceil.

A partir de -75, les Suèves sous l’impulsion de leur chef Arioviste atteignent l’est de la Gaule. En -58, les Helvètes alliés des Suèves sont battus par Jules César à Bibracte. Une année plus tard, le général romain défait les Vénètes dans le Golfe du Morbihan. Il écrase ensuite la révolte belge au nord-est de la Gaule. C’est au tour des Gaulois de se révolter. En mai -52, sous le commandement de leur chef Vercingétorix, ils remportent la victoire à Gergovie. César met le siège sur Alésia en juillet de la même année. Après quarante jours, contraint à se rendre, Vercingétorix dépose ses armes devant César. Le roi gaulois est envoyé à Rome comme trophée, symbolisant la victoire de César sur la Gaule. Emprisonné pendant six ans, il est exécuté à l’issue du triomphe de César en septembre -46.

Pour lire la seconde partie, cliquez ici.



[1]Jules César, La Guerre des Gaules, livre I, 58 av. J.-C., page 1.
[2]Carlrichard Brühl, Naissance de deux peuples, Français et Allemands (IXe-XIe siècles). Edition Fayard, 1996, page 68.
[3]Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT, « GAULE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 novembre 2015. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/gaule/
[4]Jules César, op. cit., livre VI, 53 av. J.-C., page 17.

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